Ultra Vomit, groupe nantais de heavy metal parodique formé en 1999, vient de sortir le 27 septembre son 4è album après 7 ans d’attente (Panzer surprise, 2017). Le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’ils n’y vont pas mollo sur le caca !
Le pouvoir de la puissance
Le Pouvoir de la puissance, opus de 43 minutes, se compose de 16 titres et une bouse (dixit le groupe). Et offre son lot de surprises et de clins d’oeil. On y découvre quelques participations étonnantes : Mouss de Mass Hysteria qui se retrouve ici dans un domaine qui ne lui est pas familier, Crisix… Des invités plus que surprise (Orelsan, Johnny Hallyday… on découvre ici les talents d’imitation de Fetus) et des clins d’œil (Cat’s Eyes, Michael Jackson, Renaud…).
Entre souvenirs d’enfance, anecdotes de tournées et histoires de potes, l’album est une composition hétéroclite qui au bout du compte forme un tout assez surprenant.
Le 1er titre, Kings of Poop, est clairement un hommage au roi de la pop Michael Jackson. Il est l’occasion pour le groupe de faire les présentations sur une inspiration de différents morceaux de Michael Jackson comme Smooth Criminal ou Beat It : “Laissez-moi vous présenter 4 musiciens d’exception”.
Il est suivi par Dead Robot Zombie Cop from Outer Space . Où les spécialistes reconnaîtront un dessin animé emblématique des années 80, Cat’s Eyes, porté par la voix de Léa pour le refrain. Ce morceau illustre le style caractéristique du groupe. Le suivant s’ouvre sur le Cocorico du coq et se présente comme un réel exercice d’articulation, reprenant le style de rap de Gotainer dans les années 80. On ne peut que souligner le talent de Matthieu Bausson et Fetus pour le bruitage animalier.
Avec Doigts de metal, sorte de mode d’emploi du metalleux, Ultra Vomit a tenu à faire participer ses fans en tournant le clip pendant le Hellfest.
Le titre suivant, Toxoplasma Gondii Felinus Sanctus est un hommage à une des passions communes du groupe, les chats (plusieurs des membres du groupe en possèdent). Musicalement, le rythme se fait plus lourd avec une inspiration gothique sur les refrains en latin de cuisine. Pour continuer dans la série des hommages, Ricard Peinard est très nettement une dédicace au chanteur Renaud, installé non loin de Nantes. On y retrouve la voix de Renaud (by Fetus) avec une rythmique qui rappelle ses plus grands titres et un petit clin d’œil à certains bars nantais, évoqués dans la chanson.
Les fans de jeu vidéo trouveront ensuite leur bonheur avec Mortal Konkass, parodie du célèbre jeu Mortal Kombat, où “putain” devient une ponctuation. Le rythme et les riffs sont lourds et le refrain s’entremêle avec des dialogues du jeu.
S’ensuit The Gruge, qui commence comme une légende racontée au coin du feu un soir d’Halloween et évoque les différentes méthodes de triche à l’école. Petit clin d’oeil au film d’horreur The Grudge.
Avec Tikawahukwa, le groupe met en musique un souvenir de tournée du Big 4 avec Mass Hysteria d’inspiration Sepultura (selon Fetus). Patatas Bravas, en feat avec Crisix, est un rappel de Takoyaki que l’on retrouve dans Panzer Surprise. En reprenant la même intro, mais pour l’Espagne au lieu du Japon. On peut le voir comme des souvenirs de vacances sur la péninsule ibérique.
Le titre suivant, Mouss de Mass, parle de lui-même. Un feat avec Mass Hysteria avec un style caractéristique du groupe. Bref, Ultra Vomit fait ici du Mass Hysteria parodique avec le chanteur du groupe en question et on aime ca.
Auto thunes s’inscrit dans une rythmique de rock californien et expose la méthode pour faire de l’argent avec des tubes.
Vient ensuite Ultrus Crew qui est l’occasion d’une nouvelle présentation des membres du groupe, très nettement inspiré du groupe Stupeflip.
Ultra Vomit devient ensuite poétique avec J’ai pété (à l’instant) où il décrit un florilège de flatulences diverses. S’inscrivant dans la trame scatologique de l’album qui se poursuit avec le titre suivant, Mollo sur le caca, qui s’ouvre sur une nouvelle imitation de Fetus. Là encore petite anecdote puisqu’il s’agit d’un leitmotiv du batteur du groupe, Manard.
C’est ensuite La Puissance du pouvoir, titre inspiré du groupe de power metal sympho Gloryhammer. L’album s’achève avec A.N.U.S, petit clin d’oeil aux Inconnus, qui reste sur la métaphore scatologique qui jalonne l’album.
Ultra vomit et le Pouvoir de la Puissance, conclusion
Bref, à ne pas mettre entre toutes les oreilles en raison du vocabulaire peu châtié de certains titres. Petit coup de coeur perso pour Mouss de Mass, Doigts de metal et Tikawahukwa. Malgré cela, Ultra Vomit nous propose avec cet opus un album qui répond aux attentes. Du parodique, du riff, du metal. Le tout joué par une bande de copains qui ne se prend pas au sérieux et qui aime ça.
Ça tombe bien, nous aussi on aime ! Et on a hâte de les voir sur scène pour faire les Doigts de metal avec eux.