On ne connaît jamais assez ses voisins. Toro Loco s’avance lentement dans l’arène bellifontaine. En effet, ils n’ont pas moins d’une heure de retard. Fafa aux percus exhibe ses baguettes tel le torero ses banderilles : il n’en fallait pas plus pour me mettre l’eau à la bouche !
Le tout sera assaisonné à la salsa espanola : » de puta madre » ne m’aura pas échappé… Après quelques morceaux, oh surprise ! je réalise que Toro Loco (batterie / chant) est mon voisin ! Ce qui nous constitue deux exploits en soi !! Taz à la basse, rebaptisé Toro Negro (je ne vois vraiment pas pourquoi !) est habité par le démon cornu de la musique : un vrai tourbillon ! Pour compléter la formation, n’omettons pas Toro Rubio à la guitare. » Vous aimez le rock progressif ? Vous savez, les morceaux de 20 minutes… » La bonne blague : 5 secondes ! Même pas le temps de déclencher le chronomètre !!
Toro Loco veut motiver le public peu enclin à bouger : » Qu’est-ce qu’ils foutent assis ? Tournée générale ! « . Enfin, » Superstar » est le morceau annoncé. En bons fans d’Aqme, avec Will nous échangeons des regards interrogatifs : l’excitation retombe puisque c’est une composition et non une reprise. Néanmoins, nous avons passé avec cette première » première partie » un moment bien agréable.
C’est donc aidée des impressions à chaud de Will que je commenterai le set de Laid Down, pour la bonne raison que nous en sommes arrivés aux mêmes conclusions. Depuis le temps que je vois le groupe à l’affiche dans la région, ça m’ennuie fort d’avoir été déçue. J’aurais préféré ne pas les égratigner mais les faits sont là. Trop de private jokes ! Le public dont nous faisons partie s’est senti exclus, sauf quand il s’est agi de chambrer leurs prédécesseurs sur scène : « Vous n’avez pas oublié » La Bamba » ? « . En effet, on sent le groupe en rodage. La voix est intéressante mais » c’est du Lofo qui tombe à plat « . Les mimiques caractéristiques de Thiass au micro masquent avec difficulté le manque d’assurance, trop perceptible. Le jeu de scène est forcé, une guitare malhabilement débranchée, la set-list mal maîtrisée. C’est une prestation qui ressemble à une immense pub pour Myspace alors qu’on n’a pas entendu les deux morceaux du lecteur. La surprise promise par la manageuse réside en l’intervention de Tim, chanteur de 4Days : cet invité a fini par s’époumoner dans le vide. Deux mots ont été lancés sur un projet parallèle : Adip ou quelque chose dans le genre. Qu’en est-il vraiment ?
A quoi reconnaît-on un bon musicien ? Vous vous posez tous cette question. A sa manière d’installer et de tester son instru. A regarder Fred d’Hewitt s’effectuer, on sent la différence. Les deux guitaristes que sont Fab et Tigroo semblent tout droit venus du grunge des années 90. Des rideaux de cheveux camouflent les visages. Le cousin machin de La Famille Adams rôde. Et si on était au théâtre, Fab ferait un parfait souffleur. Jay n’en perd pas pour autant les paroles ; il s’amuse même à jouer au chat écorché sur » Anthem « , le seul morceau en écoute à ce jour sur Myspace. Le quatuor prend un grand plaisir à jouer à domicile, devant les potes même si le circle pit patiemment expliqué n’a aucun succès. Alors c’est décidé, c’est le groupe qui va foutre le bordel. Une cymbale vole : certains ragent de ne l’avoir saisie au bond. C’est le tour d’une baguette cassée que Fred lance à Clem, la voix de Sihia (groupe qui refera parler de lui très bientôt avec un nouvel album). Elle atterrit à mes pieds et je ne m’en prive pas pour m’en saisir : made in Los Angeles, yeah ! Tant de professionnalisme m’en fait oublier qu’ils n’ont pas encore sorti d’album, prévu pour le printemps 2009. Voilà du son bien décapant qui te vide la tête !
Cette soirée sous le sceau de l’interactivité s’achève presque. Un after dans le coin chez le pote d’un pote d’un pote ? Avec plaisir les gars mais une prochaine fois…
Clo’s Song